Et si, au lieu de jeter, on réparait, recyclait, réutilisait ?

Transformer les déchets en ressources : tandis que la Terre a vu son jour de dépassement avancer encore et encore, l’économie circulaire s’apparente à un viatique pour une planète qui semble chaque année un peu plus à bout de souffle. Cela reste malgré tout l’objectif fixé par les tenants de l’économie circulaire, un concept vieux d’une quinzaine d’années qui s’attaque à notre modèle de développement et de consommation. Dans l’hexagone, chaque particulier produit 354 kg de déchets chaque année si on se borde aux déchets ménagers. L’évaluation passe à 536 kg si on y associe les déchets des collectivités et de plusieurs firmes et au-delà de 13 tonnes si on compte ceux produits par l’ensemble des activités professionnelles.

Pourquoi s’intéresse-t-on à l’économie circulaire ?

L’économie traditionnelle fonctionne souvent de façon linéaire : on se sert des ressources pour fabriquer un produit, on le consomme et ensuite on le jette. Or, ces ressources ne sont pas illimitées… et le fait de jeter, produit des déchets onéreux, au final, pour l’entreprise. En 2007, l’OCDE pense que la finance internationale a consommé 60 milliards de tonnes de ressources naturelles… soit 65% de plus qu’en 1980. Le tendance ne s’arrête pas à l’augmentation, avec la croissance économique et l’augmentation de la population. L’économie circulaire soumet l’idée de repenser ce schéma linéaire pour le transformer en cycle.

En recyclant, en réutilisant et en repensant toute la chaîne de production. Pour caricaturer un peu plus, un déchet peut devenir la matière première d’un nouveau produit. Tout cela est imaginé avant, afin de préparer de la meilleure façon les cycles de production et restreindre le gaspillage énergétique. On peut finalement rapprocher l’économie circulaire des systèmes naturels qui fonctionnent en boucle, tel que le cycle de l’eau ou la photosynthèse. « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », aurait dit le chimiste Lavoisier.

On agit sur le cycle de vie d’un produit au travers de quatre étapes-clés : en fabriquant et élaborant durablement les produits (ce qu’on appelle plus communément : l’éco-conception), en consommant autrement (en favorisant le partage, notamment), en redonnant vie au produit (la réparation) et en redonnant vie à la matière (le recyclage).

Mais qu’est-ce que l’économie de fonctionnalité dans tout ça ?

On rattache généralement l’économie de fonctionnalité à l’économie circulaire. Ce concept intervient dans l’étape « consommer autrement » : on achète le service au lieu du bien, en utilisant des vélos ou des voitures en libre-service dans les grandes villes, par exemple. Ou en louant des photocopieurs au lieu d’en acheter si on est une entreprise.

Le fournisseur de services gère l’entretien (et le recyclage) des machines. Du coup, en général, il a plutôt intérêt à limiter l’obsolescence programmée et a avoir des machines qui durent !
Faire plus et mieux, avec moins.

L’économie circulaire comprend beaucoup de domaines et est capable de se décliner à travers sept logiques de production et de consommation subsidiaires qui, combinées, prennent sens et se renforcent mutuellement :

  • Approvisionnement durable : création et mise en œuvre d’une politique d’achats responsable (sélection des fournisseurs sur des regles environnementales, accompagnement des vendeurs dans le perfectionnement de leurs pratiques etc.).
  • Ecoconception : démarche qui a pour objectif de baisser, dès son étape de conception, les impacts environnementaux d’un produit ou d’un service pendant toute la durée de son cycle de vie.
  • Ecologie industrielle et territoriale : prospection de synergies éco-industrielles à l’échelle d’une zone d’activités ; les déchets d’une entreprise pouvant devenir les ressources d’une autre.
  • Economie de la fonctionnalité : forme d’économie collaborative qui favorise l’usage à la possession et tend donc à vendre des prestations associés aux produit plutôt que les produits eux-mêmes.
  • Consommation responsable : consommation raisonnée et orientation de ses différents choix de produits en fonction de catégories sociales et écologiques.
  • Allongement de la période d’usage par l’usage du réemploi, à la remise en état et à la réutilisation (pour comprendre la différence entre ces trois concepts, connaître le schéma fournit par l’ADEME).
  • Recyclage : traitement et valorisation des matières contenues dans les déchets collectés.

Qu’est-ce qui existe déjà chez nous ?

L’économie circulaire n’est pas nouvelle, on ré-utilise et réemploie depuis des années, spécialement dans les classes les plus populaires (à l’image des biffins depuis plus de deux siècles ou d’Emmaüs créé il y a 60 ans).

Ce qui est nouveau, c’est que de nombreux acteurs, publics comme privés, s’en emparent.
Dans l’hexagone, depuis le Grenelle de l’environnement lancé il y a quelques années, on s’intéresse de plus en plus à l’économie circulaire ! On la retrouve dans plusieurs actions bien connues, que ce soit le réemploi d’électroménager (avec le réseau Envie ), de meubles (avec les recycleries) ou encore dans le recyclage de vêtements (avec le Relais).

De petites structures s’y mettent aussi, comme l’association Dynamo qui propose de réparer les vélos ou de Soul Custom qui restaure des meubles, leur donnant ainsi une seconde vie.

Et vous ? Vous vous y mettez quand ?